Summary

Comme toutes les installations industrielles, les centres nucléaires de production d’électricité sont dimensionnés pour fonctionner lors de situations météo-climatiques rares, et résister à des situations météo-climatiques extrêmes. Les valeurs correspondant à ces situations ont été évaluées à la conception, compte-tenu des données et des connaissances disponibles à l’époque, puis elles sont consolidées lors des visites décennales, ou après l’occurrence d’un événement exceptionnel. Par exemple, lors de la canicule de 2003, les températures de l’air et de l’eau des rivières ont atteint des niveaux au-delà des maxima relevés jusque-là, qui n'ont pas posé de problème de sûreté, mais la gestion de leur fonctionnement lors de cet été a nécessité des mesures exceptionnelles, concertées et encadrées par les pouvoirs publics, pour continuer à laisser en production assez de centrales pour assurer la stabilité du réseau (JO du 13 août 2003). Comme l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur est une conséquence reconnue du changement climatique (Seneviratne et al. 2012), cette situation a conduit à l’adoption par EDF d’un Plan Aléas Climatiques,engagé fin 2003, afin de désensibiliser les divers moyens de production à ces événements extrêmes, soit en y apportant des aménagements, soit en optimisant leur fonctionnement. Le Plan Grand Chaud, vise à anticiper dans les centrales nucléaires les risques de forte chaleur et de sécheresse. Un référentiel « grands chauds » a été mis en place, proposant de nouvelles valeurs extrêmes tenant compte des évolutions climatiques projetées dans le futur, en extrapolant les tendances récentes (Parey et al. 2007). Du fait de cette évolution et de l’évolution constante des connaissances concernant ses conséquences possibles, une révision régulière de ces valeurs est programmée. Parallèlement, les impacts possibles sur les autres aléas font l’objet d’un suivi scientifique, de façon à adapter de la même façon les niveaux extrêmes en conséquence si nécessaire.

L’objectif majeur du projet est de mieux estimer les risques climatiques actuels et à venir, pour la production nucléaire, dus aux événements extrêmes les plus pertinents : vagues de chaleur, sécheresses et précipitations intenses.

En particulier, il s’agira de répondre à quatre questions :

  • comment évaluer le réalisme physique d’estimations statistiques de niveaux de retours extrêmes pour des températures et précipitations, faites pour une région donnée dans un contexte météo-climatique donné à une échéance donnée ?
  • Quelle température extrême est susceptible d’être rencontrée en France, dans le climat actuel et sous l’effet des différents scénarios économiques envisagés au cours du 21ème siècle ?
  • A quel niveau de sécheresse et précipitations intenses peut-on raisonnablement s’attendre, dans ces mêmes contextes ?
  • Existe-t-il des critères objectifs permettant de disqualifier une estimation statistique de niveaux de retours extrêmes de variables climatiques par un raisonnement sur la connaissance physique des phénomènes, dans un cadre de changement climatique ?